Des poèmes qui tuent


Théâtre

Dans une petite ville de banlieue, Rebecca (16 ans) et Isidore (14 ans) sont frères et sœurs.

Au collège de secteur Pablo Neruda, Isidore, fragile et différent, subit le harcèlement impitoyable de ses camarades.

Rebecca, elle, se réfugie dans l’écriture.

Jusqu’au jour où elle découvre que ses poèmes ont le pouvoir de façonner la réalité.

Elle entraine alors son petit frère dans l’écriture de poèmes assassins.

Quand Guillaume, le principal tyran d’Isidore meurt dans un accident de voiture,  le frère et la sœur sont convaincus que cette tragédie est née de l’un de leurs poèmes vengeurs.

Dès lors, ils se lancent dans une expérience vertigineuse : utiliser la poésie comme arme de guerre.

Commence alors une série  de batailles drolatiques et terribles contre d’autres harceleurs du collège puis du lycée et du monde.

 

Note d’intention : 

Découverte de la puissance de l’imaginaire, réflexion sur la fragilité de grandir, question sur l’irrationnel qui traverse notre société, interrogation sur le pouvoir et le mal, Des poèmes qui tuent parlera d’une jeunesse qui, face à un monde violent et instable, se réfugie dans l’imaginaire et l’irrationnel pour tenter de se représenter sa vie et de la construire.

Magie, sorcellerie, harcèlement scolaire, auto-défense, tendresse, lien indéfectible entre un frère et une sœur, seront les motifs qui traverseront ce texte et cette création.

Des poèmes qui tuent viendra interpeller les jeunes et moins jeunes sur cette notion de représentation de soi. C’est bien la manière que l’on a de se voir et de voir le monde qui nous permet ensuite d’y habiter. Et si ce qu’on écrivait, si ce que l’on se racontait de soi et du monde, pouvait, à terme véritablement exercer une influence réelle sur le monde ? Et si nous n’étions pas si impuissant.e.s ?

Imprécations, chants, slams, scènes ouvertes, la place de la musique accompagnera cette fabrication des poèmes en direct par les personnages, leur travail d’une langue maladroite à la recherche d’une puissance.

Après En répétition sur la malédiction de Macbeth et Le pays innocent, en m’inspirant de l’imaginaire de la sorcellerie et des fantasmes de l’adolescence, je souhaite continuer d’interroger ces frontières entre le rêve et le réel, ce que peut la poésie dans un monde dévasté et comment des jeunes gens s’inventent et se découvrent plus vastes que ce qu’iels croyaient être.  

Samuel Gallet

Plus d'informations

Production : Le collectif Eskandar

Co-production : Les Quinconces & l’Espal – Scène Nationale du Mans

Le Grame, Centre national de création musical

Autre partenaires en cours :

  • Théâtre Gérard Philipe (Centre Dramatique National de Saint-Denis)

 

 

Extrait

"Comment on fait pour écrire un poème Rébecca ? Avait-il demandé à sa sœur alors qu’il l’observait griffonner chaque soir sur un petit carnet jaune. Elle l’avait regardé, avait pris une feuille de papier, un crayon et les avait tendus à son frère. « C’est facile, il faut commencer par écrire Ô. Ensuite, tu écris un mot que tu aimes bien et qui te fait rêver. Par exemple nuages ou étoiles ou galaxies ou chevaux. Comme tu veux. Ô nuages. Ô étoiles. Ô galaxies. Voilà c’est le début du poème. Et tu mets tout au pluriel pour créer l’immensité. O villes. O montagnes. Ô rivières. Et tu peux ajouter ensuite des adjectifs qualificatifs. Immenses. Infinis. Grandioses. Ou des couleurs. Rouges. Noires. Bleues. O voies lactées immenses et bleues. O incendies grandioses. O aventuriers noirs galopants à travers des villes sans fin. Et ça fait monter les larmes, tu sens ? ça fait monter les larmes, c’est bien. C’est fait pour ça. Pour sentir l’immensité qui nous échappe. O saisons. O châteaux. »

*

" Alors qu'est-ce que tu en penses ?
- Franchement ?
- Ben oui.
- ça tue."

Texte et mise en scène : Samuel Gallet

Dramaturgie : Pierre Morice

Administration et production : Marie Kermagoret

Musique : Nadia Ratsimandresy

Création sonore : Fred Bühl

Avec 4 interprètes et deux musiciennes

Lumière / scénographie / costumes : distribution en cours

Production :  Le collectif Eskandar

Les Quinconces & l’Espal – Scène Nationale du Mans

Le Grame – Centre National de Création Musicale

Diffusion
Olivier Talpaert (En votre compagnie)
oliviertalpaert@envotrecompagnie.fr

Peinture de couverture : « Le Dagda dieu-druide dit Ruadh Rofhessa rouge de la grande scienceNATASHA KRENBOL